« Entre empathie et décentrement. Eléments pour une théologie du dialogue interreligieux chez Catherine Cornille et Louis Massignon »

Julien Tellier est prêtre du diocèse d’Orléans et membre de la Fraternité sacerdotale Iesus Caritas, une des branches de la famille foucaldienne.  Il a entrepris ce mémoire de Master 2, sous la direction de Xavier Gué, directeur de l’Institut de Science et de Théologie des Religions (ISTR). Marie-Caroline de Marliave, en a été la deuxième lectrice.

Julien Tellier cherche à fonder une théologie du dialogue inter-religieux. Il analyse la portée et les limites du concept  d’empathie inter-religieuse développé par la théologienne et spécialiste des religions orientales, Catherine Cornille, au regard de la notion de décentrement chez Louis Massignon.
Les deux notions ont une dimension tant affective que cognitive. Elles tendent à mettre l’accent sur l’aspect expérientiel du dialogue inter-religieux. C’est pourquoi l’auteur de ce mémoire convoque non seulement les écrits mais aussi la biographie des deux chercheurs.

La première partie du Mémoire présente Catherine Cornille, son intérêt pour le dialogue inter-religieux et l’hindouisme en particulier. Sa méthode de travail est exposée, notamment la jeune discipline qu’est la théologie comparée. L’auteur analyse la manière dont la théologienne conceptualise l’empathie interreligieuse à partir d’une expérience de terrain et de quelques ouvrages.

La seconde partie montre en quoi consiste la notion d’empathie en la situant à partir des auteurs cités par Catherine Cornille. À partir de ses découvertes, la théologienne établit trois conditions nécessaires pour une authentique empathie inter-religieuse : la sympathie, l’expérience et l’imagination. Malgré ses nombreux atouts, l’empathie comporte des limites et des pièges qu’il convient de connaître pour ne pas fausser la relation à autrui. Parmi eux, il y a le risque de syncrétisme et de subjectivisme.