« L’âge d’or de l’affiche artistique » , Étude et conservation-restauration de quatre affiches de Pierre Roche (1896 ; Paris, Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris). Recherche d’une méthode de comblements de lacunes d’une surface métallisée.

Le Mémoire de fin d’études soutenu par Lilia KERDOMMAREC porte sur les recherches artistiques et techniques de Pierre Roche,et l’étude et la conservation-restauration de quatre affiches églomisées conservées dans les réserves des collections d’arts graphiques et photographies des XIXe et XXe siècles du Petit Palais.

Fernand Massignon dit Pierre Roche, père de Louis Massignon, est un artiste éclectique, influencé par l’Art Nouveau, le symbolisme et le japonisme,
Expérimentateur infatigable, il explore une grande diversité de médiums et de modes dexpression – céramique, design, art de la médaille, sculpture, gravure – avec une curiosité constante pour la matière et la technique.

Il a profondément contribué au renouvellement de l’estampe à la fin du XIXe siècle, par ses innovations techniques au moment où l’affiche artistique connaît un véritable âge d’or.

Il expérimente la technique traditionnelle de l’églomisation remontant à l’antiquité et l’adapte au parchemin, au mica, ou encore au papier.  Ce procédé consiste au recouvrement du support de l’affiche par une feuille d’or ou d’argent sur laquelle le dessin est ensuite imprimé ou posé au pochoir.

Il réalise ainsi en 1896, à l’occasion du Salon de la Plume, quatre affiches sur papier églomisé, imprimées sur fond métallique ou metallisé, créant des effets de matière, de lumière et de profondeur très originaux. Pierre Roche explique le principe de décoration du verre églomisé qu’il utilise  pour son affiche, dans un article de la Revue Le Plume : n°167, 1er avril 1896

Ces quatre affiches présentent une singularité matérielle marquée par l’usage de fonds métalliques, ainsi que d’importantes lacunes.
En vue de leur restauration, une étude technico-scientifique a été menée par Lilia KERDOMMAREC sur la recherche d’une mise en œuvre de comblement adaptées aux surfaces métalliques et métallisées. L’attention s’est portée sur l’utilisation de poudre de mica, matériau couramment utilisé en restauration mais encore peu étudié dans ce contexte. L’objectif était de restituer les caractéristiques optiques essentielles à l’apparence visuelle originale des œuvres – homogénéité, brillance et teinte – tout en garantissant la stabilité des matériaux employés.

Ce travail s’inscrit à la croisée de l’histoire de l’art, de l’étude des matériaux et de la pratique de la conservation-restauration, et met en lumière les enjeux spécifiques liés à la restitution d’un éclat métallique.

Lilia KERDOMMAREC a soutenu ce mémoire en vue de l’obtention du diplôme de restaurateur du patrimoine dans la spécialité Arts Graphiques, sous la direction de Mme Emmanuelle HINCELIN, Restauratrice (Arts Graphiques) .

Diplômée de l’Institut national du patrimoine, elle est aujourdhui restauratrice du patrimoine.



Président du Jury : M. Daniel ROGER, Conservateur général du patrimoine, Responsable de la politique scientifique et des collections, Chef du Grand département des Antiquités Nationales, Musée d’Archéologie national – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye .
Rapportrices : Rapporteuse historique : Mme Clara ROCA, conservatrice du patrimoine en charge des collections d’arts graphiques et de photographies après 1800, Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.

Rapportrices scientifique et Responsable laboratoire : Mme Aurélie TOURNIÉ, Ingénieure de recherche au CRC (Centre de Recherche sur la Conservation), Pôle Couleurs et effets visuels et Chloé BERNARD, Ingénieure d’études chargée de l’imagerie scientifique, laboratoire de recherche de l’INP