Fils aîné de Louis Massignon et Marcelle Dansaert, Yves contracta très jeune la tuberculose ainsi que son frère Daniel et sa sœur Geneviève. Après des années passées en sanatorium, souvent loin des siens, il décède à vingt ans. Ce  drame familial conduit l’islamologue à se surinvestir dans le travail, les voyages et l’œuvre de Badaliya

Yves mit ses dernières forces dans un travail de géographie humaine sur le Madawaska, (Madawaska ou Acadie des terres et des forêts), une zone frontalière peuplée de Francophones entre le Canada (Nouveau-Brunswick) et les Etats-Unis (Etat du Maine). La géographie humaine est alors une discipline nouvelle qui ajoute à la géographie classique d’une région (géographie physique, économie et peuplement contemporain), l’étude de l’histoire et des traditions des peuples qui y vivent.

A partir de 1935, Louis Massignon fait dire des messes de requiem en l’honneur de son fils aîné à Saint-Basile de Madawaska, dans la Haute Vallée du Saint-Jean au Canada. En 1952, il profite d’une tournée d’enseignements en Amérique du Nord pour s’y rendre en pèlerinage et y déposer une médaille de la Badaliya. Par fidélité à son fils et par tropisme envers les peuples malmenés par l’histoire, il fut membre du Comité France-Acadie de 1935 à sa mort en 1962. A la suite de son frère géographe, Geneviève entreprendra sa thèse sur Les parlers français d’Acadie où elle se rendit pour la première fois en 1946.  

Bibliographie :

Yves Massignon, « La Haute vallée du Saint-Jean (Madawaska) et l’Avenir franco-américain », Bulletin de la Société de Géographie de Lille, décembre 1935, pp.293-300, réédité en 1943 avec un addendum (complément de carte et recension de l’article), G.P. Maisonneuve, 1943

BM